Le colloque annuel de la CDEFI s'est tenu à Montpellier du 5 au 7 juin 2024, placé principalement cette année sur les transitions écologiques et environnementales et la place du vivant dans les formations d’ingénieurs.

L’événement a commencé par une conférence inaugurale fascinante sur le vivant, présentée par Matthieu Calame, directeur la Fondation Charles Léopold Mayer sur le progrès de l’humanité. Selon Jacques Fayolles, directeur des Mines de Saint-Étienne, cette conférence a servi de prise de conscience. L’orateur a exposé l'évolution des perceptions sociétales concernant l’environnement, soulignant que la science révèle que ce n'est pas l’homme, mais la technologie qui est au cœur du problème de la dégradation environnementale. Cette vision pose un problème, car elle influence la perception des jeunes vis-à-vis des métiers technologiques, les décourageant d’y poursuivre une carrière. Le discours et la table ronde associée ont insisté sur la nécessité de changer ce paradigme. Bien que toutes les technologies aient été conçues pour améliorer notre condition, elles peuvent aussi être néfastes. Pour repositiver le discours, Matthieu Calame a démontré que l'acquisition de connaissances seule ne suffit pas pour déclencher des actions de transition sociétale. Il est essentiel d’incorporer à nos formations d’ingénieur non seulement des connaissances, mais aussi des convictions profondes, i.e. des croyances sur le changement (ce qui va bien au-delà de la simple sensibilisation).

Le reste du programme s’est articulé autour de tables rondes et d’ateliers sur différents thèmes :

1- l’éthique et responsabilité sociétale des organisations ;

2- la transition énergétique en Europe : la place du nucléaire et les enjeux de compétences ;

3- la prospective métiers et besoins ;

4- la sécurisation les technologies et services qui participent de la transition écologique et sociétale ;

5- La Conciliation les mobilités internationales et les enjeux écologiques ;

6- l’Intelligence artificielle et environnement.

J’ai personnellement participé au thème 3, animé par l’APEC, dont les analyses montrent que les priorités des jeunes concernant leurs futurs emplois sont : 1) le salaire, 2) le choix d’un métier ayant du sens, et 3) la qualité de vie au travail. La deuxième priorité est clairement liée à la transition écologique et énergétique ainsi qu'au besoin de conviction évoqué par Matthieu Calame.

L’atelier 6 s’est rapidement orienté vers l’utilisation de l’IA générative, considérée comme une possible rupture technologique. L'acceptation et le rejet de cette nouvelle technologie étaient au cœur des discussions. Les exemples montrent que le rejet de l'IA réside principalement dans la non-acceptation de son utilisation par autrui, bien qu'on accepte son usage pour soi-même. La confiance, ou plutôt le manque de confiance, reste essentiellement un problème de confiance entre humain.

Charles