Sauriez-vous répondre aux cas d’écoles suivants ?

  • Léo s’est fait une entorse au dernier entraînement de foot du BDS et n’a pas pu venir en cours, qui est responsable ?
  • Si ENSIM’Elec pirate un logiciel ? S’agit-il de la responsabilité civile ou pénale, de l’association ou de l’ENSIM ?

(réponses à la fin de l’article)

Rassurez-vous si vous n’aviez pas la réponse ; nos étudiants ne l’avaient pas non plus. Mais ça, c’était avant la participation au séminaire CPas1Option, qui associe directions d’écoles et présidents d’associations, lors de deux journées de formation, pour former les présidents d’assos sur leurs responsabilités, leurs rôles et missions. 

Après deux jours à l’école centrale de Lyon, avec Angelin Vial (nouveau président BDE) et Youmna Guibert (également BDE), le séminaire s’est conclu par la signature d’une charte de prévention des risques. Cette charte, conçue par le BNEI (le bureau national des élèves ingénieurs), la CDEFI et la CGE est un document qui traite des aspects relatifs à la santé et au bien-être des étudiants. 8 principes accompagnés d’indicateurs de performance et de moyens méthodologiques permettent leur application concrète. 

L’ENSIM est riche d’une vie associative débordante avec 9 associations et 9 clubs. Une dixième association est en cours de création.

C’est vraiment ça une école d’ingénieurs : apprendre en vivant, en s’impliquant, en créant. Ce sont nos étudiants qui animent la vie des étudiants, en organisant le gala ou le week-end d’intégration, en participant à la coupe de France de robotique ou en sonorisant toutes les scènes du campus… nous pouvons tous être fiers d’eux pour tout ce qu’ils savent faire en plus de leurs compétences techniques et théoriques.

Avec un accompagnement et des formations, nous pouvons valoriser, pérenniser et professionnaliser leur investissement, pour former des citoyens prêts à s’insérer dans la vie publique et politique de nos cités.

A titre personnel, je retiens de ce séminaire un atelier théâtre/débat assez choquant et tellement parlant, pour la femme que je suis. Si à l’ENSIM, je pense être dans un milieu assez privilégié, ça n’a pas toujours été le cas, et régulièrement, lors de mes rencontres avec des homologues ou dans le milieu industriel, je me heurte encore à ces clichés sexistes. J’ai aussi été très surprise de découvrir que nos étudiants sont, comme tous les jeunes du Mans, des victimes de VSS (Violences Sexistes et Sexuelles) au sein de l’Université, mais aussi dans les bars du Mans. Certains ont été victimes de la drogue du violeur, avec un KO technique à la clé. Je savais que cette drogue était présente au Mans, mais je ne savais pas que nos propres étudiants en étaient la cible.

Nos étudiants sont malins, et sortent en bande. Dès qu’ils repèrent un ensimien dans un bar, ils se regroupent, qu’il fasse partie de leur bande ou non, ils se serrent les coudes : aucune jeune femme  ne rentre seule chez elle le soir, et chaque ensimien qui parait éméché (ou pour le coup drogué contre son grès) est ramené chez lui ou chez un copain. Je leur tire mon chapeau pour cela et je suis vraiment fière d’eux.

J’ai entendu des histoires dans d’autres écoles, qui font frémir. Nous sommes responsables d’eux, pour leur scolarité, leurs compétences scientifiques, mais également pour leur santé et leur bien être. Nous ne pouvons pas tout maîtriser, mais nous pouvons les accompagner pour minimiser ces risques, et cela fait partie de mes missions.

Les prochaines étapes, sont des formations en appui sur le service santé de l’Université. Le 28 mai, dix de nos étudiants seront formés aux premiers secours (PSC1) et nous avons demandé une formation aux premiers secours en santé mentale (PSSM) afin d’être en mesure d’accueillir la parole d’étudiants en difficultés psychologiques. A l’heure, où, post covid, le taux de symptomes dépressifs n’a jamais été aussi élevé chez les jeunes étudiants  (plus de 40 % des 18-25 ans seraient concernés), cela nous a paru important. 

Catherine Cléder

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Réponses :

Si un participant se blesse lors d’une épreuve en lien avec une manifestation sportive dont le BDS est l’organisateur :

  • s’il s’avère que tout n’avait pas été mis en œuvre pour éviter cela (balisage d’obstacle, barrières de sécurité…), ce sera à l’association de le dédommager (l’assurance responsabilité civile organisateur de l’association couvrira les frais dans les termes du contrat souscrit) ;
  • s’il est avéré que l’accident est dû à une bousculade déclenchée par un autre participant, la faute de ce dernier sera invoquée ;
  • enfin, si la faute vient du participant lui-même (il a voulu sauter par-dessus une barrière alors qu’il fallait passer à côté et donc n’a pas respecté les consignes de sécurité qui avaient été données), son assurance personnelle sera concernée.

Si  une association décide de pirater un logiciel informatique en ne respectant pas les licences d’utilisation, elle peut voir sa responsabilité pénale engagée, et donc peut se voir appliquer une peine d’emprisonnement et une amende. (L335-2 du C.P.I.)